C’est le 18 février 1883, que François Crépin, botaniste, Albert Dubois, avocat et écrivain, et quelques camarades montagnards fondent le Club Alpin Belge, dont le premier siège est établi au Jardin Botanique.
Le Club comptera rapidement une centaine de membres parmi lesquels l’industriel Ernest Solvay, qui fera don à la communauté alpine d'un refuge perché sur la célèbre arête du Hörnli, au Cervin (1917).
A cette époque, les alpinistes belges exercent leurs talents sur les rochers des vallées ardennaises : la Chandelle de Chaleux sur la Lesse, le rocher Bayard, la Chamia à Waulsort, la Longariesse, les rochers de Sy et Hotton sur l'Ourthe et surtout Freyr.
C'est Xavier de Grunne qui y ouvre la première voie : elle porte son nom, la fissure "Grunne". Nos prédécesseurs s'enhardissent : en 1931, ils parcourent le "Mérinos" et la "Familiale", en 1933, la "Jeunesse" et "l'Al'Lègne" (plus haut rocher de Belgique : 125 m). Parmi les plus acharnés pionniers de cette voie, il y a le Roi Albert et son fils, le Prince Léopold.
En 1932 la première expédition du Club Alpin Belge a lieu dans le massif du Ruwenzori. Nos alpinistes réussiront la deuxième ascension des pointes Marguerite (5.125 m), Alexandra (5.105 m) et Hélène (5.050 m) et la première ascension de la dernière pointe vierge qu'ils baptisent Pointe Albert (5.200 m).
A partir de 1932, les jeunes des sections universitaires s'attaquent aux itinéraires classiques dans tous les massifs des Alpes, massifs du Mont-Blanc, Valais, Engadine, Oisans, Dolomites, Pyrénées, etc...
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Une première section régionale est fondée à Liège par René Mailleux en 1934, une seconde l’est à Namur en 1936.
L'alpinisme "sans guide" devient plus fréquent.
La guerre marque une interruption presque totale dans l'activité du Club.
En 1951, les frères Mailleux et Jacques Jongen participent à l'expédition franco-belge dans la Cordillère Blanche au Pérou. L'Alpamayo (6.100 m), et le Nevado Pisco sont gravis pour la première fois.
Au début des années soixante, une nouvelle génération de grimpeurs a rejoint le Club : Jean Alzetta, André Capel, Jean Bourgeois et Claude Barbier, qui deviendra un des plus brillants rochassiers solitaires des Dolomites.
En 1961, une expédition au Groenland se terminera tragiquement par la mort de quatre de nos meilleurs alpinistes.
A la même époque, de nouvelles sections régionales sont fondées dans le Hainaut (1960), à Anvers, Charleroi, Bruxelles et le Brabant (1964). Des camps de montagne sont organisés aux Houches près de Chamonix, en Oisans et en Suisse, pour familiariser nos grimpeurs avec les techniques de progression en haute montagne.
Bientôt, les plus difficiles itinéraires des Alpes sont parcourus par les meilleurs d'entre eux.
A partir de 1974, de nombreuses expéditions partent à la conquête des sommets aux quatres coins du monde : dans les Andes (Pérou, Chili, Patagonie), dans les Montagnes Rocheuses du Nord Canada et de l'Alaska, en Afrique (Ruwenzori et Mont Kenya), dans le Caucase, au Pamir et en Nouvelle Guinée.
Enfin, en 1982, des belges gravissent le Dhaulagiri, un sommet de 8.000 mètres dans l'Himalaya.
Ces dernières années, avec l’essor de l'escalade libre, la haute difficulté a également trouvé sa place sur nos falaises. Des centaines d'itinéraires modernes ont été équipés tant à Freyr que sur les autres massifs gérés par le CAB.
Plus récemment, le CAB a pénétré dans l'ère de la compétition d'escalade qui trouve de nombreux adeptes parmi les jeunes pratiquants.
Et l'histoire continue. Le CAB est fier de compter sur ses grimpeurs, que ce soit dans les compétitions de la Coupe du Monde, du Championnat de Belgique ou des autres compétitions organisées par les salles d'escalade.
Outre l’aspect "compétition" qui s'est distancié de l'éthique et de la mentalité initiale, le Club Alpin Belge reste avant tout une association ouverte à tous les pratiquants et s'efforce de leur apporter un environnement équilibré pour la pratique de l'escalade, de l'alpinisme et de la randonnée.